LA SCOLARITE ✍ : entre rencontres inoubliables, hiérarchie des Bacs, et choix.


Le gong de la fin de l’année scolaire marque une pause dans ces -déjà- 11 années à l’école. 11 années pleines de rencontres tant au niveau des élèves que des professeurs, d’expériences, de découvertes et parfois, aussi, de déceptions face au milieu éducatif.

Jean Paul II nous a rappelé le rôle de l’école, il a dit « L’éducation est plus qu’un métier, c’est une MISSION, qui consiste à aider chaque personne à reconnaître ce qu’elle a d’irremplaçable et d’unique, afin qu’elle grandisse et s’épanouisse« .

L’école, de la maternelle au lycée devrait être un lieu d’épanouissement. Malheureusement, à mon sens, c’est parfois une cage aux multiples barreaux qui enferment ces oiseaux voulant à tout prix voler de leurs propres ailes.

Mais avant de discuter de tout ça, revenons à ma première année d’école, en grande section.

⇝De cette année ne me restent que les fragrances des jeux dans la maison de poupée, le doux goût de la mangue lors de la journée du goût, qui m’avais pourtant si déplu à l’époque…. Septembre, Octobre, Novembre, Décembre, Janvier, Février, Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Août, les mois ont défilé à la vitesse de la musique et la rentrée de CP pointait déjà son bout du nez.

⇝Je l’ai attendue tout l’été, courant dans les herbes folles du jardin, insouciante, mon cartable étant déjà prêt depuis longtemps (il n’attendait que de prendre du service) C’est en CP que j’ai rencontré le premier professeur qui me resterait longtemps en mémoire. Cette professeure était d’une gentillesse et d’une passion pour son métier incroyables, résultat : je ne l’ai jamais oubliée. Merci à elle pour m’avoir donné de si bonnes bases!

CE1, et CE2 se sont déroulés au rythme des images, des batailles de neige, poursuite par les garçons rieurs pour un paquet de tic-tac, partagée entre la chorale du vendredi midi avec mes amis et les courses endiablées…

CM1 et CM2 ont marqué mes premiers pas en Bretagne, mes premières incompréhensions face aux différents mots qui changeaient de région en région créant débats où je pensais avoir raison, au rythme des récréations passées à jouer au foot avec les garçons, activité dont je retirais une grande fierté. J’ai rencontré des amis extraordinaires avec qui je suis restée en contact et ces années ont défilé aussi vite que les précédentes…

⇝Puis, le collège est arrivé, et avec lui, la phase si fastidieuse de l’adolescence. Les questionnements se sont multipliés alors qu’avant la vie n’était faite que de jeux insouciants. On devient un individu petit à petit. De mes années collège je retiendrais ma professeure d’histoire-géo avec sa méthode éducative si spéciale. On apprenait et retenait petit à petit mais jamais d’un seul coup. Elle m’a donné envie de creuser le sujet du bien-être, de l’écologie, de la santé avec son mode de vie atypique si sain et si attirant. Puis, est venu le tour de ce professeur de français qui semblait être toujours sur un nuage. Ses pensées devaient s’enchaîner à toute vitesse dans sa tête pour s’arrêter parfois ; moments où il haussait soudainement la voix. La passion, la passion véritable pour son métier l’animait comme la flamme ardente du feu de bois. Tout le monde l’aimait, c’était le professeur qu’on espérait tous avoir. On a fini l’année de troisième avec l’impression de n’avoir rien fait en cours de français et pourtant, nous étions parfaitement prêts pour le Brevet. Apprendre en s’amusant, voilà qui était efficace. Et puis j’oubliais, ce professeur de technologie à l’humour débordant aux multiples jeux de mots qui m’a contaminé (au grand dam de mes amis 😉 ). Ce professeur m’a poussée à chercher le meilleur, la perfection. Il m’a donné envie de prouver à tout le monde que j’étais capable, que je pouvais les étonner, prouver à ceux qui disaient qu’avoir je ne sais combien dans je ne sais quelle matière était impossible. Je dois bien avouer que c’est grâce à lui et au défi qu’il m’avait lancé que j’ai réussi à atteindre 709 points sur 700 au brevet. Tout ça pour vous montrer que c’est POSSIBLE! Quand on a les bonnes personnes qui nous soutiennent et surtout QUI CROIENT EN NOUS, on peut y arriver.

Mark Twain disait « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait« .

De tous les professeurs, peu restent dans nos mémoires mais je n’oublierai jamais ce professeur de technologie et ce professeur de français si passionné par sa langue. Le collège m’a confrontée à la vérité qu’on ne peut pas être apprécié par tout le monde. Je remercie ceux qui ont eu le courage de me le faire comprendre même si j’ai mis du temps à l’accepter.

⇝Ces années collège ont donné naissance à ma première année lycée. De celle-ci, trois professeurs m’ont marquée : mes professeurs de latin, d’histoire et de français.

Ne dit-on pas que le plus grand atout d’une école est la personnalité de l’enseignant?

Je crois honnêtement que ce n’est pas du sang que l’on trouve dans leurs veines et artères mais de la passion. Ce sont des personnes comme ça que l’on n’oublie pas, qui nous poussent et nous soutiennent, et surtout : qui nous font CONFIANCE dans nos choix. Ceci nous amenant au deuxième point que je voulais aborder : les choix au travers de la scolarité.


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Les choix font la vie mais certains choix ont plus d’importance que d’autre (enfin, c’est du moins l’étiquette qu’ils ont).

L’école est pleine de cases qui aboutissent à de nombreux choix. La FAMEUSE orientation : être censé savoir ce que l’on veut faire même avant d’avoir 15 ou 16 ans. Et tant bien même, certains de ceux qui savent et veulent poursuivre leur rêve se heurtent à certains enseignants. Aujourd’hui, je parle pour ceux qu’on veut forcer à rentrer dans des cases. Tous ceux à qui on a dit que le Bac Pro était « humiliant« , « dégradant« , « niveau 5ème » et j’en passe…

Ceux à qui on impose ce que semble « juste » aux yeux de la société en essayant de réprimer leur rêve. « Tu es un bon élève, alors pourquoi vas-tu en Bac Pro? Tu vas t’ennuyer, c’est rabaissant le Bac Pro! » Ce type de raisonnement ne devrait même plus avoir lieu aujourd’hui! Pour avoir vu ce genre de réflexions agir sur quelqu’un, je sais à quel point il est dur de continuer et de se battre contre tous.

Walt Disney disait « Tous vos rêves peuvent devenir réalité si vous avez le courage de les poursuivre« !

(Le même qui ait dû aller voir 302 banques pour leur présenter son projet de parc avant qu’il trouve quelqu’un pour le soutenir…)


Aujourd’hui, beaucoup de personnes parlent mais n’appliquent pas leurs belles valeurs. On nous pose souvent cette question « Que veux-tu faire? » Encore faudrait-il qu’on laisse à ceux qui savent, la liberté de choisir.

Une amie m’a raconté qu’une de ses amies avait un fils qui voulait être boulanger mais qui n’avait jamais osé le dire tout haut. Il a fait un Bac scientifique avant d’essayer différentes voies qui ne lui plaisaient pas. Son rêve le poursuit toujours, mais aura t-il le courage un jour de se lancer?

Pourquoi a-t-on créé cette pyramide bac S, ES, L, STMG, Bac Pro? Pourquoi ne pas soutenir quelqu’un en Bac Pro plutôt que le pousser à faire un bac général qui ne l’intéressera pas et qui ne le mènera à rien. Depuis quand certaines sections seraient plus gratifiantes que d’autres, depuis quand certains métiers seraient humiliants?

Il faut de TOUT pour faire un monde.

Vous avez de bons résultats, profitez-en pour choisir une section qui vous plaît! On trace un seul chemin alors qu’il y en existe tellement d’autres. Il faut être heureux de venir tous les jours au lycée et avoir envie d’apprendre. Ceci nous mène vers le troisième point que je voulais aborder : la quête d’un but d’apprentissage. 


Quand on sait pourquoi on vient à l’école, tout devient si simple et enrichissant. J’ai fait un échange Erasmus en Hongrie pendant presque trois mois en début d’année et quand je suis rentrée, j’avais enfin compris pourquoi j’allais à l’école. J’ai commencé à ne plus venir par obligation mais plutôt dans la quête d’apprendre pour développer ma culture et toujours mieux comprendre le monde.

Au lieu de voir les cours comme une corvée, j’ai commencé à les apprécier et mon monde ne tournait plus autour de l’école. J’y allais comme en complément de ma vie avec le blog, mes amis et mes expériences. Je pense sincèrement que c’est un tort de résumer sa vie à l’école. Après la Hongrie, j’avais enfin compris le nombre de choses qu’on pouvait faire en trois mois et j’ai décidé de devenir actrice de ma vie et plus spectatrice.

Agir au lieu de subir.

Alors, je vous conseille d’essayer de réfléchir sur vos motivations, pourquoi vous voulez apprendre, pourquoi vous voulez vous perfectionner? L’école est une chance, il ne faut pas l’oublier et comme tout cadeau, il est normal d’essayer d’en tirer le meilleur.

Nelson Mandela disait « l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on ait à disposition pour changer le monde« .


Le développement d’un enfant est beaucoup influencé par l’école et il ne faut pas oublier que « L’enfant a un pouvoir que nous n’avons pas : celui de bâtir l’homme lui-même » comme nous a si bien dit Maria Montessori. Alors même si parfois j’ai eu l’impression que l’école était inutile, et que je reste d’accord avec la citation d’Albert Einstein qui disait « Nous passons au moins 15 ans à l’école et pas une fois on nous apprend la confiance en soi, la passion, et l’amour qui sont les fondements de la vie » j’ai désormais une raison et une envie d’apprendre qui a tout changé.

J’ai compris que l’école ne nous apprendra jamais certaines choses mais que trouver de bons professeurs change tout et peut sauver un élève. L’enseignant a le pouvoir de donner envie d’apprendre, de comprendre, d’expérimenter. Il est bien dommage que parfois, on ait l’impression qu’ils viennent, entrent et ressortent sans vrai échange humain, comme des fantômes ne pensant qu’à leur taux de réussite et pas au bonheur de leurs élèves.

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Bref, me voilà maintenant à l’aube de ma 12ème année de scolarité. J’ai décidé de poursuivre en Bac ES, pas par manque de confiance en moi comme certains professeurs ont dit mais par choix. Par véritable choix après une année à peser le pour, le contre, et à décider de ne pas écouter le monde mais de suivre mon instinct!

Nous ne sommes pas obligés de suivre ce chemin que la société a décrété « parfait ».

Créez-vous votre monde, votre vie avec vos choix. Aimez ce que vous faites et soyez heureux. Je vous laisse avec une dernière citation anonyme que je trouvais inspirante :

« La différence entre l’école et la vie ; à l’école, on t’apprend une leçon puis ensuite viens le test. Dans le vie, on te donne un test qui t’enseigne une leçon« .

Avant de vous quitter, une dernière chose, je voudrais remercier tous ceux qui me soutiennent, dans ma scolarité mais aussi dans ma vie. Merci à mes amis, à tous ces merveilleux professeurs qui ont compris leur pouvoir et leur rôle. Merci, merci, merci. Je leur dois ma réussite. √

A très vite,

Emeline. 

CROYEZ EN VOUS!
ED

12 réflexions sur “LA SCOLARITE ✍ : entre rencontres inoubliables, hiérarchie des Bacs, et choix.

  1. Merci pour cet article. Je me suis retrouvée dans certaines choses que tu abordes.
    Au primaire, je faisais partie des meilleurs élèves de classe. Malheureusement, au collège, j’ai été victime de harcèlement scolaire et j’ai dû terminer ma scolarité par correspondance.
    J’ai toujours été plutôt littéraire, et mon envie de devenir scénariste à cette époque, renforçait cette idée auprès de tout le monde. Tout naturellement, on a voulu m’orienter vers un bac L. Sauf, qu’avec ce que j’avais subi au collège, je m’étais « désintéressée » des études pour me réfugier dans l’écriture. J’avais besoin de concret à cette époque là, et ma seconde passion pour l’informatique, m’a fait me tourner vers un bac STG option Gestion des Systèmes d’Information. Incompréhension totale dans mon entourage !
    L’année du bac, suite à d’autres problèmes, je n’ai vraiment pas travaillé…sauf que 15 jours avant le bac, j’ai appris que j’étais admise en fac de cinéma à Paris (mon rêve allait enfin se réaliser). Grâce aux annales, j’ai révisé de manière acharnée durant la dernière ligne droite et j’ai obtenu mon bac avec mention (ce n’est pas une raison pour suivre mon exemple^^). La volonté de m’en sortir et d’atteindre le « but » que je m’étais fixée m’a sauvé à ce moment-là. Aujourd’hui, mon parcours ne serait plus possible car avec le nouveau système que le gouvernement a mis en place pour l’orientation post-bac, je n’aurais jamais pu accéder à une fac de cinéma avec un bac technologique.

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    1. De rien, je suis heureuse qu’il t’ait plu! Quel parcours! Félicitations 😉 C’est inspirant. Comme quoi la citation de Xavier Dolan est vraie « Tout est possible a qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais » Je suis tellement heureuse que tu aies pu accomplir ton rêve! Merci pour ton commentaire 😉

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  2. Tu soulèves une question importante : nous laisse-t-on vraiment le choix de poursuivre les études et la voie professionnelle que nous souhaitons ? Je dirais que non car malheureusement comme tu le dis toi-même de nombreux préjugés persistent sur la voie professionnelle mais également la voie générale. Il est commun de mettre les gens dans une case et de ne plus les en laisser sortir. Constat affligeant qui se vérifie également sur le marché du travail. Il est communément admis que tu dois te destiner à une carrière précise et pas une autre. A chacun de nous de prouver le contraire 🙂

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    1. Tu as posé exactement la bonne question. Je pense que pour ceux qui « correspondent aux cases », la réponse serait oui alors que les autres qui subissent ces préjugés dont tu parles, répondraient non! Comme tu le dis si bien, à nous de prouver que nous sommes plus que des pions sur l’échiquier! Merci pour ton commentaire et ton ressenti. Agréable soirée à toi 😉

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